[WELCOME HOME] — (eloise) i'll make it through the winter if it kills me

FAMILY
[one] l'histoire d'eloise se commence avec lui, lui le premier, le seul à l'aimer inconditionnellement, à la voir tel qu'elle aimerait se voir. c'est un excentrique son père, un homme qui a du mal à se faire sa place dans ce monde vraiment, incompris, mais qui ne laisse absolument pas tout ça éteindre sa lumière, il est lui-même sans jamais s'en excuser ou s'effacer. on se moque de lui, le chasseur de fantôme, tout le monde le prend pour un fou ou un escroc, parce que ça existe pas les fantômes, pas vrai? mais eloise elle a toujours cru son père, son héros, l'a suivi depuis qu'elle peut marcher dans toutes ses aventures. parce que son père il voit le monde différemment, il rend le monde toujours un peu magique, et voit du beau en toute chose et surtout en sa petite pépite eloise. elle a toujours eu l'impression d'être le personnage principale d'une histoire extraordinaire avec lui, il l'a toujours fait se sentir spécial, elle lui en sera toujours reconnaissante

[two]  et là où son père est la lumière, il y a cette ombre au tableau, cette déchirure sur les photos de famille. sa mère, enfin sa mère... sa génitrice. la première à avoir abandonné eloise, à l'avoir fait se sentir incapable d'être aimé. celle qui aurait dû être la plus importante à ses yeux. celle qui est partie quand elle n'avait que quelque mois. il essaye de pas en dire du mal le paternel. eloise soupçonne meme que malgré tout ce temps il l'a pas oublié et il l'aime toujours malgré tout, malgré les années, parce qu'il est pas passé à autre chose, non il s'est plongé dans la chasse au fantôme tête baissé, business florissant au milieu des chateaux hantés écossais. le jour où elle est parti, elle a un peu éteint la lumière dans ses yeux en lui. lumière qu'il cherche dans les yeux de sa môme, c'est qu'il essaye d'allumer par des aventures farfelues, pour qu'elle ne se sente jamais pas assez bien.

[three] elle croit à une blague, une des célèbres aventures élaborées que lui organisait son père pour l'occuper pendant les vacances, la môme quand elle reçoit sa lettre pour Poudlard, ça parait complètement absurde et suréaliste et où diable avait-il trouvé une chouette entrainée à lâcher une lettre... mais c'était pas une blague et son père fut tout aussi surpris qu'elle de cette lettre, pourtant il avait toujours cru qu'il y avait plus que ce que la science moldue enseigné, il avait toujours cru qu'il y avait des choses que toute la science du monde ne pouvait pas expliquer et si il avait du mal à se dire que sa fille ne serait plus gluer dans ses pattes, à s'émerveiller avec lui des mystères de la vie, il pouvait pas l'empêcher d'accomplir ce destin qui semblait lui être tout tracé. il ne se rendra pas compte mais il prendra ça comme un abandon, après sa femme, sa fille et ça les éloignera, eloise et lui, même s'il aura toujours un amour immense pour elle, il trouvera moins de temps, meme pendant les vacances, pour passer du temps avec elle, il se plonge d'avantage dans son métier, se fermant à tout ça, une fois de plus. ça blessera la môme qui ne comprendra pas, d'autant plus que poudlard ne se passera pas comme prévu pour elle.  
[four] elle entre alors à l'école des sorciers, à l'impression de pas être à sa place quand elle entend les serpentards parler des nés moldus. elle est envoyé chez gryffondor et elle doit dire qu'elle comprend pas vraiment et qu'elle a toujours l'impression d'être mal placé. elle ne voit pas son courage la petite, elle ne voit que ses peurs. elle se dit qu'elle serait mieux chez poufsouffle, y a moins d'attente, v'voyez, on passe plus inaperçu dans une tenue jaune et noir qu'elle se dit. parce que c'est ainsi qu'elle se voit, transparente et sans intérêt. et puis l'adolescence venant bien trop vite, les hormones avec, sa peau est acnéïque, beaucoup. plus que ces camarades, plus précoce. le début des ennuis pour elle. elle qui voulait faire sa vie, bien tranquille, suivre ses cours, ne pas s'attirer d'ennui, devient beaucoup trop visible. on la pointe du doigt. se moque. ils se cachent meme pas, et ce dans toutes les maisons. tout le monde connait son nom et pas pour les bonnes raisons et elle essaye de se faire petite, elle essaye de faire tout comme il faut, mais on continue à se moquer et quand elle rentre chez elle, qu'elle essaye d'en parler — un mur, un silence, un mot sur le frigo et un billet parce qu'il rentrera tard, qu'elle hésite pas à se commander une pizza. l'enfer, la pauvre môme elle a personne. elle tente le tout pour le tout, prend son courage à deux mains et tente un sort pour transformer le vilain petit canard en beau cygne. pour qu'on la voit enfin pour autre chose que sa peau à problème. si seulement quelqu'un lui avait dit qu'elle avait pas besoin de ça pour être belle. qu'elle était plus que ce visage à cet instant précis et que ça finirait à passer. mais non, y a eu personne pour lui empêcher de faire ce sort et elle se retrouve à l'infirmerie, à devoir se faire rattacher le nez, honteuse, en pleurs, un nez plus très centré et une solitude encore plus présente.

BEAUXBATONS
[five] elle part pour beauxbatons, tout pourvu que ça ne soit pas poudlard et ses couloirs qui font résonner son nom pour toutes les mauvaises raisons. elle a réussi à convaincre son père, non sans mal, de la laisser aller dans cette autre école après avoir fait toutes les démarches d'elle-même. (et elle croit encore qu'elle n'est pas courageuse, à tout quitter, parce que c'est trop toxique, si seulement elle voyait.) nouveau départ. elle avait peur, qu'en étant nouvelle, elle se retrouverait avec d'autant plus de regard sur elle. mais on s'attachait plus à son anglais adorable et demander comment c'est poudlard qu'à ce qui trônait sur sa peau et pour la première fois de sa vie, elle s'est pas sentie seule, elle a plus voulu être invisible.  
[six] et puis y a eu lui. un mot passé dans la classe de main en main quand le professeur à le dos tourné, veux tu être ma copine coche oui ou non. elle aurait du prendre peur, la petite, parce que par le passé, c'était toujours une défi, un prank, pourtant en posant son regard sur lui et son impatience, et son regard doux, ses cheveux décoiffés, elle a pas pu faire autre chose que cocher oui. premier amour, premier baiser. il s'en foutait de son acné lui, comme il s'en foutait quand son acné à peu a peu disparu après la puberté. pour lui elle était juste eloise, la petite anglaise qui avait pris son coeur avec ses rêveries et ses envies d'aventure, celle qu'il pouvait écouter pendant des heures, celle avec qui il adorait flâner dans le parc et se posais sous un arbre, la tête sur ses genoux pendant qu'elle passe la main dans ses cheveux en parlant de la vie. ils étaient si amoureux et il l'avait tant aidé à passer au dela de son apparence. il l'a aimé quand elle avait l'impression que personne ne le ferait. mais il a vu bien avant elle qu'elle aurait besoin d'y retourner, pour finir de guérir tout ça, prendre sa revanche sur la vie qui avait été si vache avec elle. et il ne savait que trop bien qu'il ne pouvait pas la suivre que c'était quelque chose qu'il fallait qu'elle fasse seule. et parce qu'il l'aime il l'y a poussé. de toutes ses forces il l'y a poussé alors que ça lui arrachait le coeur de s'imaginer la voir partir, il l'a poussé pas parce qu'il l'aimait, plus que tout. elle n'avait de cesse de dire, we can make it work, on peut être à distance, we can make it work, s'accrochant à un fil qui s'effiloche, parce que pour rien au monde il voulait lui enlever cette chance de guérir des douleurs de son passé. il a fait courir la rumeur à beauxbatons qu'il avait embrassé une autre fille — mensonge, immense mensonge parce qu'il pourrait jamais lui faire ça, juste pour la pousser une dernière fois vers la voie qui était sienne sereinement. et elle est partie. le coeur en miette mais sûre d'une chose, elle avait sa place, et elle pouvait le faire, quoi que la vie envoie dans sa figure, elle pourrait le faire.  

[seven] et la revoilà, à fouler les couloirs de poudlard. les regards se tournent mais plus pour les mêmes raisons. on se demande si c'est vraiment eloise midgen. ça chuchotte sur son passage et elle marche la tête haute. success story apparente, même si les douleurs sont toujours là, rancoeurs sous jacentes, elle guérit, un pas après l'autre, la route sera longue et elle le sait, elle sait qu'il y aura des moments où elle se demandera si on ne se moque pas d'elle derrière son dos, elle sait qu'elle aura du mal à pardonner à ceux qui l'ont irrémédiablement blessée. elle sait. mais elle garde la tête haute. un pas après l'autre.
elle y arrivera.
c'est sûr.